Je joue
Parce qu’on apprend à être sage,
Parce qu’on est toujours trop prudent,
Parce qu’on préfère les rivages
Au tumulte des océans.
Parce que le temps fait des ravages,
Qu’il nous consume à petit feu
Et qu’à partir d’un certain âge
Parait qu’la vie n’est plus un jeu…
Je joue…
Parce que nos rêves se délitent,
Parce qu’on est vaincu par l’ennui,
Parce qu’on ne court pas assez vite
Derrière un bonheur qui nous fuit,
Parce qu’on a peur des transparences,
Qu’on cache ses difformités,
Que sur l’autel des apparences
On sacrifie sa vérité.
Je joue…
Parce que l’homme perd la mémoire,
Parce que ce qui était sera,
Parce qu’on a tous du sang barbare
Que l’on soit curé ou soldat !
Parce que l’histoire se répète,
Parce qu’il faut des révolutions
Et que le volcan dans ma tête
Est toujours en ébullition.
Je joue…
Parce qu’on voudrait jeter l’éponge
Sur nos désirs inassouvis,
Parce que mille regrets nous rongent
Et parce qu l’on n’ a qu’une v ie,
Parce que mes nuits manquent d’étoiles,
Parce que mon lit manque de toi
Et parce que tu t’es fait la malle
Et que tu ne reviendras pas.
Je joue…